Bonjour les amis, moi c’est Coronavirus SARS-CoV-2, Coco pour les intimes. Voilà plus d’un an que je suis entré dans
vos vies. D’abord une menace lointaine, j’ai voyagé de Chine jusqu’à chez vous pour m’installer confortablement et perturber votre quotidien, parfois de manière significative. Travail, école, déplacements, réunions de famille, dîners entre amis, absolument toute votre vie a été impactée par ma présence. De nombreux conseils vous ont été donnés pour essayer de limiter ma propagation, mais je suis plutôt malin et arrive à déjouer vos plans pour essayer de m’éradiquer. Selon moi, seul un vaccin pourrait anéantir mon objectif de contamination maximale de la population. Ce que j’espère pour vous, mais pas spécialement pour moi !

Mais est-ce que ma présence chez votre enfant suivi pour une malformation cardiaque est un problème ? Je suppose que c’est une question que, vous qui me lisez, vous êtes tou.te.s posée ! Et bien, je n’avais pas vraiment prévu ce scénario et, à l’heure actuelle, il ne semble pas que je sois particulièrement plus virulent chez vos enfants. Les médecins ont bien sûr mis en évidence que les enfants, en règle générale, sont moins symptomatiques que les adultes. Une autre observation est que les enfants semblent moins facilement me transmettre, mais ce n’est pas encore une certitude. Pour les enfants porteurs d’une malformation cardiaque, les conclusions récentes d’une équipe de médecins newyorkais* ne sont pas très flatteuses pour moi, mais plutôt de bonne augure pour vos enfants : ils ne semblent pas plus atteints que les autres enfants et ne font pas de forme plus grave, sauf s’ils ont beaucoup d’autres problèmes associés, caractérisés dans un syndrome génétique. Vous pouvez donc être rassurés quant à ma présence éventuelle chez vos enfants.

N’oubliez pas que je suis particulièrement agressif chez les personnes plus âgées ou plus fragiles (obésité, hypertension artérielle, diabète,…) et qu’il est également important de les protéger de ma présence !

Avec le vaccin, les moyens les plus efficaces pour éviter ma transmission sont la distanciation physique, le lavage fréquent des mains et le port du masque. Des mesures simples, mais plutôt efficaces ! Je me rends compte que le temps commence à paraître long, mais encore un peu d’effort de votre part et vous serez débarrassés de moi. Les enfants n’entrent pas, à l’heure actuelle, dans la stratégie de vaccination et il n’existe pas encore d’études d’efficacité publiées chez eux. Il faudra donc attendre encore un peu de ce côté-là !

Par contre, j’ai quelques amis qui peuvent bien ennuyer vos enfants. Mon copain RSV, en particulier, peut être à l’origine d’une bronchiolite parfois sévère chez les enfants de moins d’un an (voire deux) et porteurs d’une malformation cardiaque. Heureusement, une injection à base d’anticorps, le Synagis, permet de réduire grandement le risque d’une infection sévère. Il ne faut pas oublier non plus mon cousin Influenza, le virus de la grippe. On ne le présente plus, mais il peut être également dangereux chez les enfants porteurs d’une malformation cardiaque et un vaccin peut facilement réduire ce risque chez eux. On pense beaucoup à moi pour le moment, mais ils sont un peu jaloux, donc ne les oubliez pas non plus !

En bref, une infection à Coronavirus n’est pas particulièrement plus virulente chez les enfants suivis pour une malformation congénitale, sauf s’ils ont un syndrome génétique avec d’autres problèmes graves associés. Les mesures d’hygiène de base et la distanciation physique sont les meilleurs moyens pour éviter les contaminations. N’oubliez pas la présence d’autres virus comme le RSV (bronchiolite) et l’Influenza (grippe) pour lesquels des prises en charge spécifiques sont disponibles sous certaines conditions. N’hésitez pas à en parler à votre cardiologue de référence.

*Source : Lewis MJ, et al. J Am Heart Assoc. 2020;9(23):e017580. doi:10.1161/JAHA.120.017580